L’utilisation d’armes françaises dans le conflit yéménite

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Alors que le journaliste de Radio France, Benoît Collombat, vient d'être auditionné, mercredi, par les services de renseignement français, sur l'enquête relative à l'utilisation d'armes françaises par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis dans le conflit yéménite, il nous a semblé important de vous livrer quelques tenants et aboutissants de cette affaire qui continue de faire la une des gazettes.
Tout commence par une note de la Direction des renseignements militaires (DRM). Celle-ci, révélée par Disclose, confirme que les Saoudiens et Emiriens ont bien utilisé des armes en provenance de la France contre les rebelles houthistes, minorité chiite soutenue par l’Iran et le Hezbollah libanais. Ce que ne dément pas Paris qui précise que l’armement français possédé par l’Arabie et les Émirats arabes unis n’est utilisé que de manière défensive « et pas sur la ligne de front » dans cette guerre.
Or selon la note, 48 canons Caesar (produits par l’industriel français Nexter et déployés le long de la frontière saoudo-yéménite) « appuient les troupes loyalistes, épaulées par les forces armées saoudiennes, dans leur progression en territoire yéménite ».
« 400 000 civils sont potentiellement sous le feu »
Pour Joseph Breham, avocat de l'Acat (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), « L'Etat français ne peut ignorer que ces armes peuvent servir à commettre des crimes de guerre en Yémen, où plus de 400 000 civils sont potentiellement sous le feu ». Lors d'un sommet européen, à Sibiu, en Roumanie, Emmanuel Macron, lui, assure avoir la « garantie » que ces armes françaises vendues à l'Arabie saoudite « ne sont pas utilisées contre des civils ».