Naomi Osaka, la championne qui fait plaisir

Depuis hier, la Japonaise Naomi Osaka est, ce qu'on appelle dans le vocabulaire tennistique, la numéro un mondiale. Autrement dit, elle est, désormais, la patronne de toutes celles qui aiment taper dans la petite balle jaune. Conséquence de ses succès sportifs remportés notamment à Indian Wells, US Open, Open d'Australie.
Pour ces deux derniers titres en Grand Chelem, elle n'a pas attendu un semestre pour les empocher. Signe tangible de ses progrès, de sa fulgurante ascension, dans un sport où les filles accumulent plutôt des résultats erratiques.
Naomi Osaka fait plaisir. Samedi, à Melbourne, en battant, avec puissance, avec agressivité, la Tchèque Petra Kvitova en trois sets 7-6, 5-7, 6-4, elle démontre que le tennis féminin est capable de renouvellement, de sang neuf, après le long règne des soeurs Williams. Elle atteste aussi, d'une certaine façon, le triomphe du métissage, du multiculturalisme, toutes choses qui font peur à certains esprits étroits.
Manga à la peau très blanche
Car n'oubliez pas que cette jeune fille de 21 ans, polie et discrète, travailleuse et marrante, est la fille d'un Haïtien et d'une Japonaise. Une union que ses grands-parents maternels n'avaient pas appréciée au départ. « Ces questions de diversité sont importantes partout dans le monde, mais peut-être plus encore au Japon, où il existe un fossé entre les Japonais de souche et les gens de couleur, déclarait-elle dans L’Equipe Magazine. Mais les gens sont fiers de mes victoires et j’espère que mes performances aideront la société à considérer la diversité comme une richesse.»
Pas sûr que l'entreprise nippone Nissin ait compris grand-chose dans cette affirmation. Elle qui n'a pas manqué de provoquer une polémique en diffusant, il y a quelques jours seulement, une publicité, où l'on voyait la championne représenter en héroïne de manga, à la peau très blanche et aux cheveux châtains.