Gabon : la démocratie a bon dos

Africains | Publié le 11 janvier 2019 à 8h43
Analysant le putsch gabonais, l'écrivain togolais Sami Tchak estime que l'Union Africaine condamne toute tentative de coup d’État, mais jamais ne condamne les violences dont usent beaucoup de régimes africains.

La démocratie a bon dos. Oui, au nom de la démocratie, l'Union Africaine condamne toute tentative de coup d’État, mais jamais l'Union Africaine ne condamne les violences dont usent beaucoup de régimes africains (Togo, Congo, Gabon, Cameroun, Burundi...) pour s'éterniser clairement contre toute idée de démocratie. L'Union Africaine : quelle honte pour un continent qui en compte bien d'autres, des institutions tout aussi ridicules (CEDEAO et autres machins) dont on rit sans doute lors des grands rendez-vous internationaux !

La France aussi condamne la tentative de putsch au Gabon, et appelle au respect des voies institutionnelles, ces divines voies qui permettent à un président héritier clairement battu aux élections de les gagner quand même, quitte, pour cela, à faire voter à la dernière minute tous les singes du pays.

Les singes du pays

Quant aux putschistes, les pauvres, ils pensaient vraiment que cela allait être aussi simple : se lever comme çà, un beau matin, pour mettre fin à un système aussi pervers qui nourrit très bien les vampires locaux et joue surtout son rôle de chien de garde des intérêts extra-gabonais ? Qu'en sera-t-il de leur vie ? Il n'y aura pas grand-monde dans les rues gabonaises pour au moins applaudir cette tentative qui, certes naïve, fait cependant chaud au cœur.

Nous aurions été très nombreux à vous envoyer des mots de félicitations. Hélas, vous avez échoué, et il n'y aura personne pour vous sauver des crocodiles qui vont se repaître de vous.

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