Al-Sissi, ce nouveau pharaon d’Egypte

Africains | Publié le 9 avril 2018 à 13h38
Abdel Fattah al-Sissi est arrivé en tête de la présidentielle égyptienne. Loin devant Moussa Mostafa, qui n'a recueilli que 3% des voix. Presque des miettes.

Le lundi 2 avril, l'Autorité nationale des élections rendait officiels les résultats de la présidentielle égyptienne. Avec 97% des voix, Abdel Fattah est arrivé en tête de ce scrutin majeur. Loin devant Moussa Mostafa, qui n'a recueilli que 3% des voix. Presque des miettes.

Ce qui était prévisible, vu le contexte dans lequel s'est opéré ce match démocratique. Le taux de participation a été de 41,5%. Un chiffre qui confirme que les électeurs ont préféré bouder les urnes. Pourtant, les autorités du pays avaient tout fait pour les y attirer, en leur offrant des repas et collations gratuits devant certains bureaux de vote. Quant aux abstentionnistes, ils avaient été menacés d'amende.

Qu'à cela ne tienne. Le pharaon d'Egypte est aujourd'hui Abdel Fattah Al-Sissi. Après un premier mandat de quatre ans, ce militaire de 63 ans apparaît comme le roc sur lequel s'appuient certains Egyptiens qui redoutent l'emprise islamiste. En revanche, pour d'autres, il est ce raïs qui sape à tout bout de champ les droits humains. En 2017, son gouvernement s'est donné comme priorité de museler la communauté LGBT. Une cinquantaine de leurs membres avaient été arrêtés parce qu'ils avaient simplement osé brandir des drapeaux arc-en-ciel lors d'un concert.

« Vous êtes avec nous dans le combat pour l'Égypte »

Du coté des médias, les choses ne sont guère reluisantes. En février, al-Sissi leur avait lancé cette phrase absconse : « Vous êtes avec nous dans le combat pour l'Égypte ». Autrement dit, ces derniers ne doivent pas écrire des papiers qui s'opposent au discours officiel. Selon le classement 2017 de Reporters sans frontières, l'Egypte est 161sur 180 pays en matière de liberté de la presse.

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