Nous nous souvenons de Martin Luther King

Alors que dans les jardins publics, dans les prés, tarde encore la frondaison printanière, ce 4 avril 2018, nous nous souvenons de Martin Luther King. Des 5O ans de sa disparition. Une mort brutale qui garde sa part de mystère. Puisque jusqu'à aujourd'hui l'on ne sait toujours pas l'identité de celui qui mit fin à la vie de cet orateur de génie nobélisé. Des doutes subsistent...
Toutefois peut-on réellement faire taire une telle voix si puissante, si vibrante, qui aura conquis le coeur de tous les hommes de bonne volonté ? Assurément, non. Car le pasteur King, bien avant son assassinat, avait déjà marqué les esprits et fait le grand saut dans l'histoire de l'humanité. En s'opposant avec panache à la ségrégation raciale qui sévissait dans son pays.
Avec lui, l'Amérique de Lincoln avait fait le choix de la rédemption, de la catharsis.
Pourtant, rien n'obligeait ce rejeton de pasteurs baptistes, élevé dans un environnement embourgeoisé et cultivé, d'embrasser une cause qui le dépassait. Lui qui, après des années de théologie, désirait fortement retrouver la quiétude d'un temple afin d'y prêcher la parole de Dieu à ses ouailles. Mais c'est le témoignage de Rosa Parks qui va bouleverser tout son plan. Cette Afro-Américaine avait en effet refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus en revenant de son travail. Elle sera arrêtée pour avoir violé les lois ségrégationnistes. Martin Luther King voudra la défendre. Tout comme la communauté noire de Montgomery qui organisera à cette occasion un boycott des bus. La campagne durera 382 jours ; et la maison de King sera attaquée à la bombe incendiaire.
I have a dream
Quelques mois plus tard, la Cour suprême déclarera illégale la ségrégation dans les autobus. On est dans les années 50. Martin Luther King est devenu entre-temps un leader reconnu et respecté ; il participe à la création de Southern Christian Leadership Conference (SCLC), « Conférence des dirigeants chrétiens du Sud ». Et épouse une méthode d'action : la non-violence de Gandhi.
Puis vint ce jour, où l'époux de Coretta Scott King, inspiré, cria, à la face de l'Amérique et du monde, son I have a dream (Je fais un rêve). Prononcé le 28 août 1963 lors de la marche sur Washington et ponctué d'anaphores mémorables, ce discours est l'un des meilleurs qu'on ait pu entendre au XXe siècle. Tout y est ! Que ça soit sur le plan de l'art oratoire, de la puissance du verbe ou de la vision que tout leader doit avoir de sa nation dévorée par ses démons.