Luca Traini, l’homme qui voulait tuer les Africains

Crâne rasé, tatouage d'inspiration fasciste sur la tempe... Ces quelques signes distinctifs suffisent pour vous donner une idée de la personnalité de Luca Traini. Ce jeune italien de 28 ans fait la une de tous les journaux du pays de Machiavel. Samedi, à partir d'une voiture qui a sillonné pendant deux heures le centre-ville de Macerata, non loin de la côte adriatique, il a blessé six Africains en tirant des coups de feu.

Une fusillade à caractère raciste dont l'auteur a agi après avoir entendu qu'un Nigérian avait découpé en morceaux Pamela Mastropietro, une Italienne de 18 ans. « J'étais en train de me rendre en voiture au gymnase quand j'ai entendu à la radio l'histoire de la jeune fille de 18 ans. D'instinct, j'ai fait demi-tour, je suis rentré chez moi, j'ai ouvert le coffre-fort et j'ai pris le pistolet. J'ai décidé de tous les tuer ». « Tous », c'est-à-dire toutes les personnes ayant la peau noire.

Enflammer les bas instincts de certains

Cette déclaration à laquelle fait écho Corriere della Sera est le reflet d'un climat politico-social italien devenu délétère, où les migrants sont sans cesse pris à partie. Ils sont les boucs-émissaires d'une rhétorique politique irresponsable, infecte, abjecte, qui au lieu d'apporter sa réponse à une question brûlante, préfère enflammer les bas instincts de certains.

Tel Luca Traini, ancien candidat de la Ligue du Nord aux élections municipales de 2017. Chez qui les enquêteurs affirment avoir trouvé une copie de Mein Kampf et un livre d'histoire sur Benito Mussolini.