Ce marché aux esclaves en Libye

Africains | Publié le 23 novembre 2017 à 9h04
Il existe bien un marché aux esclaves en Libye. Au mois d’avril, l'Organisation internationale pour les migrants avait déjà alerté sur l'existence de ce phénomène ignoble.

Oui, il existe bien un marché aux esclaves en Libye !

Et on n’a pas attendu le seul reportage de CNN pour s’en rendre compte. L’Organisation internationale pour les migrants (OIM) avait déjà alerté, au mois d’avril, dans un rapport argumenté et édifiant, sur l’existence de ce phénomène ignoble, où des jeunes hommes et femmes subsahariens, en quête d’un eldorado, étaient pris en otage et vendus par des Libyens, avec l’aide de Ghanéens et Nigérians qui travaillaient pour eux. Mais à cette époque personne n’avait jugé opportun de s’émouvoir, de dénoncer, de protester pour que cesse ce crime de lèse-humanité.

Comme d’habitude, l’Union africaine était restée inactive, sourde, aveugle face à la gravité de cette situation. Or elle est censée être l’avocate de toutes ces victimes qui suscitent aujourd’hui notre légitime indignation.

La Libye vit sa somalisation. C’est-à-dire que depuis l’exécution de son ancien président, Mouammar Kadhafi, par les puissances occidentales, ce pays est dans les mains des bandes rivales armées qui font régner la terreur. Et participent grandement à la déconfiture de ce territoire, qui est une porte vers l’Europe pour des migrants africains.

La part belle au co-développement et au co-investissement

Tant qu’on n’aidera pas ce pays à avoir une stabilité politique, un Etat de droit, une démocratie, il y aura toujours un environnement favorisant l’atteinte à la dignité humaine. D’autre part, il faudra traiter avec doigté la question migratoire, en faisant la part belle au co-développement et au co-investissement.

Car l’expérience nous a montré que la technique de sous-traitance mise sur pied par l’Europe et avec l’onction de Kadhafi afin d’empêcher la foule d’Africains d’envahir son pourtour était une aberration. Le pis-aller ne doit pas être l’outil des Etats modernes...

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