Inégalités de revenus en Afrique subsaharienne

« Inégalités de revenus en Afrique subsaharienne : tendances divergentes, déterminants et conséquences ». C’est le titre de la publication que vient de rendre publique le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en marge de la 72^e Assemblée générale des Nations Unies.

Dans ce document, premier du genre, il est indiqué que « malgré des progrès économiques solides réalisés au cours des 25 dernières années, illustrés par une forte croissances du PIB d’environ 5%, le niveau de pauvreté en Afrique, établi à 41 %, reste très élevé par rapport à celui d’autres régions en développement ». Il y est également souligné « que bien que l’Afrique subsaharienne ait enregistré une réduction moyenne de son coefficient de Gini non pondéré, qui est passé de 0,47 à 0,43 entre 1991 et 2011, la région reste l’une des moins égalitaires au plan mondial, avec 10 pays parmi les 19 les plus inégalitaires au monde. »

Parmi les facteurs entraînant les inégalités, l’étude cite entre autres la structure hautement dualiste de l’économie, la forte concentration en capital physique, en capital humain et en terres, le rôle de distribution limité de l’État.

 « Valeurs aberrantes africaines »

Puis explore « la dynamique et la complexité de la question des inégalités de revenus en mettant en avant la présence de sept économies (Afrique du Sud, Botswana, Comores, Lesotho, Namibie, République centrafricaine et Zambie) affichant des niveaux d’inégalité extrêmement élevés, que l’on a surnommées les « valeurs aberrantes africaines ». « Caractérisés par une concentration importante des terres aux mains de quelques-uns et par un accès limité aux biens agricoles, ces pays classés parmi les plus inégalitaires du continent rendent le coefficient de Gini de l’Afrique nettement supérieur à celui de la moyenne mondiale. »

En revanche, le Burkina Faso, le Burundi, la Guinée, le Mali ou le Niger réalisent de meilleurs résultats en matière d’égalité et parviennent à se hisser au rang des pays les plus égalitaires au monde. Il s’agit « de pays qui se caractérisent par un accès égalitaire à la terre, où les terres appartiennent aux communautés, ce qui accélère l’accès à la terre et l’utilisation des sols pour un engagement productif, en particulier dans l’agriculture. »