Fidel Castro n’est plus de ce monde

Africains | Publié le 26 novembre 2016 à 14h07
Les Cubains ont appris hier à la télévision nationale le décès de leur ancien chef d'Etat Fidel Castro. Adulé et contesté, machiavélique et dissimulateur, cet homme, tombeur de Fulgencio Batista, aura été l'une des figures majeures de la seconde moitié du XXe siècle.

C’est par un communiqué lu à la télévision nationale que Raul Castro a annoncé « au très cher peuple cubain » le décès de son ancien président à l’âge de 90 ans. Une disparition qui bien évidemment ne peut laisser indifférent, d’autant plus que Fidèle Castro aura été, dans la seconde moitié du XXe siècle, une des figures majeures de la géopolitique mondiale.

Né le 13 août 1926 à Biran dans la province de Holguin et formé chez les maristes et les jésuites, il fut un brillant étudiant, qui obtint une licence en droit diplomatique et un doctorat en sciences sociales. C’est d’ailleurs à l’université, à travers le militantisme estudiantin, que s’éveilla sa conscience politique. Laquelle fit de lui, et durant cinq décennies,  le chef de l’Etat de la belle île de Cuba, le « Lider Maximo » dont les harangues passionnées et révolutionnaires attiraient des foules innombrables.

La baie des Cochons

Toujours en treillis militaire, toujours avec sa barbe hirsute et abondante, Fidel Castro avait construit sa politique, ou du moins sa révolution, sur le rejet systématique des Etats-Unis. L’Amérique était son ennemie. Une inimitié née dans les années 60 lorsque l’Oncle Sam soutint le débarquement d’anticastristes dans la baie des Cochons : une opération qui échoua. Et Castro ne tarda pas à se déclarer marxiste-léniniste.

On notera, cependant, chez cet homme dissimulateur, radicalement tourné vers l’extrême-gauche, une volonté d’unifier, à l’instar de Bolivar, l’Amérique latine. Là-bas, il était devenu une star, une personnalité qu’on respectait et adulait. Notamment en raison de son verbe féroce et argumenté contre le capitalisme et la dette extérieure du Tiers-Monde.

Mais le castrisme est indissociable de la dictature, faite de privation de droits et de libertés. Combien de dissidents croupissent encore dans les geôles cubaines ? Combien de Cubains ont préféré choisir le chemin de l’exil pour échapper aux crimes de lèse-humanité de Fidel Castro ? En outre, le peuple cubain, bien que formé et éduqué, vit aujourd’hui dans une indigence éhontée.

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