La mort d’un vendeur d’espadons embrase le Maroc

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Le Maroc s’enflamme, le Maroc proteste, à quelques jours de la Cop 22 que le pays doit accueillir. La raison de cette colère est due à la mort d’un jeune vendeur, Mouhcine Fikri.
Ce dernier, berbère, âgé d’une trentaine d’années, a été happé par une benne à ordures, alors qu’il vendait ses espadons, poissons dont la vente est interdite à cette époque de l’année.
Saisi de cette affaire qui suscite émoi et exaspération chez les citoyens ordinaires, le Palais royal a souhaité qu’il y ait une rapide enquête faisant la lumière sur ce qui venait de se passer. Pour l’heure, on sait que le Procureur général du roi à Al-Hoceima a déjà déféré devant le juge d’instruction onze personnes (dont deux cadres du ministère de l’Intérieur, le délégué de la pêche maritime, le chef de service de la délégation de la pêche maritime et le médecin-chef du service de la médecine vétérinaire) «pour faux en écriture publique et homicide involontaire ».
Cette affaire, qui embrase le royaume chérifien, corrobore l’idée selon laquelle que tout ne va pas bien au sein de sa haute administration, d’où viennent les principaux déférés : il y a eu à l’évidence des manquements dans la chaîne de commandement qui a conduit à la mort de Mouhcine Fikri, lequel bien sûr était en infraction. Est-ce normal tout de même de lui ôter la vie ? N’y avait-il pas un autre moyen de le sanctionner pour la faute commise ?
Surtout qu’il ne cherchait qu’à vivre, vivre de son travail, dans un pays rongé par la corruption et les inégalités sociales.