Daech : la mort du « calife »

Les Etats-Unis ont annoncée dimanche la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi lors d'une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie. « Abou Bakr al-Baghdadi est mort », a déclaré Donald Trump. Le président américain a livré un récit détaillé du raid américain au cours duquel le chef de Etat islamique a été acculé par les forces américaines puis s'est fait sauter avec sa ceinture d'explosifs.
Considéré comme le responsable d'une série d'atrocités au Moyen-Orient et d'attentats sanglants dans plusieurs pays à travers le globe, dont la France, al-Baghdadi était l'homme le plus recherché du monde. En 2014, il s'était autoproclamé « calife » et dirigé 7 millions de personnes en Irak et en Syrie.
Pour Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po-Paris, la mort de Baghdadi « représente un coup terrible » pour l'Etat islamique. « Il n'est pas cependant certain qu'une telle perte symbolique affecte fondamentalement la direction opérationnelle de Daech, depuis longtemps aux mains de professionnels aguerris. En ce sens, cette disparition pourrait avoir à terme un moindre impact que n'en avait eu pour Al-Qaïda l'élimination d'Oussama Ben Laden ».
« Le mouvement est résilient sur le plan opérationnel »
Rita Katz, directrice de SITE Intelligence Group, estime elle aussi que si le coup porté à l'organisation Daech est « terrible », « l'Histoire nous a appris (à travers la mort d'al-Zarqawi et d'autres chefs) que le mouvement est résilient sur le plan opérationnel et va capitaliser sur la mort d'al-Baghadi pour recruter et appeler à de nouvelles attaques », prévient-elle.