Omar el-Béchir, la chute d’un vilain sire

Africains | Publié le 12 avril 2019 à 19h03
Omar el-Béchir a régné plus de deux décennies sur le Soudan. Incontestablement, il n'aura été ni le messie, le thaumaturge qu'attendait son peuple. La Cour pénale internationale l'a d'ailleurs inculpé pour crimes de guerre et contre l'humanité.

Le Soudan vit à coup sûr un moment de convulsion politique majeur. Avec la chute hier d'Omar el-Béchir, 75 ans. Un homme qui aura régné plus de deux décennies sur ce vaste territoire africain. S'il est très tôt de faire tout son bilan, on ne peut guère s'empêcher d'affirmer qu'il n'aura été ni le messie, ni le thaumaturge qu'attendait son peuple. Au contraire, il a été ce chef militaire islamiste qui a semé la terreur, qui a privé de liberté des centaines de milliers de Soudanais. Il fut un vilain sire.

Dans le conflit du Darfour, où l'ONU a dénombré 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, il a été à la fois acteur et complice de l'ignoble. D'où son inculpation pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale. Désormais arrêté, il devra répondre de toutes ces atrocités.

Les rets d'un régime oppressif

En attendant, il faudra rendre grâce à cette foule de manifestants qui, depuis des jours, des semaines, tente de faire entendre sa voix. En protestant, en criant, en bravant toutes sortes d'interdits. Pour que le Soudan ne soit plus dans les rets d'un régime oppressif.

Ainsi, les nouveaux maîtres du pays sauront-ils entendre les aspirations profondes de ces hommes et femmes qui se sont levés, en les impliquant dans un gouvernement civil de transition qui posera les jalons d'un Soudan démocratique ?

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