La missive de Bouteflika au peuple algérien

Comme on pouvait s'y attendre, la candidature d'Abdelaziz Bouteflika a bel et bien été déposée hier au Conseil constitutionnel. Au grand dam de ces milliers de manifestants qui depuis plusieurs jours tentent de l'en dissuader.

« J'ai écouté et entendu le cri du coeur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m'ont interpellé sur l'avenir de notre patrie », leur répond le président algérien dans un courrier. « J'ai le devoir et la volonté d'apaiser les coeurs et les esprits de mes compatriotes », poursuit-il. « Si le peuple algérien me renouvelle sa confiance « le 18 avril » je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien », l'engagement d'organiser « une élection présidentielle anticipée ».

Deux décennies au pouvoir

On doute que les Algériens et Algériennes manifestant puissent comprendre un telle démonstration. Une telle argutie venant d'un homme qu'il aura tout de même passé deux décennies au pouvoir. Le mieux est qu'il annule ce projet d'exercer un cinquième mandat présidentiel. Le calme reviendra ; et une nouvelle donne se dessinera.

Car ne l'oublions pas : Bouteflika est souffrant ; il porte encore les séquelles d'un accident cardiovasculaire, qui le laisse affaibli. Depuis 2013.