La soul est orpheline avec la disparition d’Aretha Franklin

Depuis hier, la soul est orpheline. Celle qui fut longtemps sa reine, Aretha Franklin, n'est plus ici-bas. C'est désormais vers le ciel qu'il faille la chercher, la trouver, en train de fredonner quelques ballades en compagnie des anges. Pendant ce temps, nous pauvres terriens, submergés par une infinie tristesse, nous nous sentons si démunis de ne plus pouvoir l'entendre. Comme ce fut le cas durant de très longues années.

Mais qui d'entre nous peut échapper au mystère de la vie, au principe immuable qui la constitue, celui d'être irrémédiablement guetté par la mortalité ? Néanmoins, il nous faut être du coté de la vie, celle qu'Aretha Franklin aura divinement chantée, magnifiée, épousée. En naissant d'abord le 25 mars 1942, à Memphis, dans une famille afro-américaine : son père est pasteur baptiste, militant des droits civiques ; et sa mère chanteuse de gospel.

Le gospel que la petite Aretha va chanter chaque dimanche, avec ses soeurs, à l'église de Détroit, où officie son papa. C'est là (...) qu'elle aiguise son talent vocal, fait de puissance et de suavité. John Hammond s'en rend compte. Très vite, elle signe son premier contrat avec Columbia Record. Et glane quelques succès. Mais Aretha Franklin est insatisfaite. Vers la fin des années 60, elle quitte donc Columbia pour Atlantic. Elle enregistre la chanson I Never Loved a Man (the Way I Love You), qui fera un tabac chez les mélomanes.

Ses pas dans des grands moments de l'histoire contemporaine

Puis suivront d'autres tubes : Baby I Love You, (You Make Me Feel) Like a Natural Woman, Chain of fools et surtout Respect. Ce morceau, considéré comme l'hymne des mouvements pour l'égalité des Noirs et des femmes, a été classé cinquième de tous les temps par le magazine Rolling Stone.

Aretha Franklin, c'est aussi des collaborations avec Ray Charles, Withney Houston... Sans compter que de son vivant, elle reçut 18 Grammy Award, la médaille de la Liberté. Elle eut également la grâce de mettre ses pas dans des grands moments de l'histoire contemporaine, en chantant lors des funérailles de Martin Luther King (un ami de son papa), de l'investiture de Barack Obama.