L’art africain en débat

Africains | Publié le 30 mai 2018 à 9h01
Pour trouver le meilleur en matière d'art africain, il faut se rendre dans les galeries en Europe ou en Amérique. En effet, plus de 90% des pièces majeures d'Afrique subsaharienne seraient hors espace africain.

Pour le passionné de l'art africain, une évidence s'impose : ce n'est pas en se rendant dans les musées en Afrique qu'on pourra trouver le meilleur de ce que peut offrir ce continent, mais plutôt en arpentant les galeries en Europe ou en Amérique. En effet, plus de 90% des pièces majeures d'Afrique subsaharienne seraient hors espace africain, disent les experts.

Une situation qui déplaît à l'Unesco ainsi qu'aux Africains eux-mêmes qui souhaitent dare-dare le retour de leurs trésors culturels sur leur sol. Afin de retrouver un pan de leur histoire et de leur culture. Comment faire ? Quand on sait que le moment venu il faudra se heurter à des arguties juridiques redoutables. Sachant que ces précieux objets réclamés ont atterri là pendant la période coloniale. Avec le généreux concours des militaires, anthropologues, ethnographes, missionnaires qu'ils les ont soit achetés, soit troqués, soit volés.

Parmi ces oeuvres d'art qui font débat, vous avez le Nimba de la République de Guinée et les « Statues du royaume de Dahomey, don du général Dodds » au musée Quai Branly à Paris ; les bronzes du Nigéria qui ont été volés par les troupes britanniques à la fin du XIXe : l'on peut les voir à Londres ou à Berlin. D'après les autorités béninoises, la France détiendrait entre 4.500 et 6.000 objets.

Coopération muséale Nord-Sud

Cela tombe bien ! Le président Emmanuel Macron vient de confier à cet égard une mission à l'historienne d'art française Bénédicte Savoy et à l'écrivain sénégalais Felwine Sarr.

En attendant, l'Allemagne, elle, a rendu, en 2003, une statuette d'oiseau au Zimbabwe, ex-colonie britannique. Souvent, les opposants à cette idée de restitution soutiennent que l'Afrique n'a pas les moyens de conservation et de sécurité de ses oeuvres se trouvant en Occident. Sans doute. Mais si on lui prêtait main forte dans le cadre d'une coopération muséale Nord-Sud, ce problème ne serait-il pas résolu ?

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