Un serviteur du castrisme au pouvoir

En près de 60 ans, ce n'est pas un Castro qui dirige désormais Cuba. Mais un discret militant, qui se nomme Miguel Diaz-Canel. L'une de ses particularités est d'avoir vu le jour en 1960, c'est-à-dire un an après la Révolution. Il n'a donc pas connu cette période faste et d'ébullition de son pays. Son mérite à lui est d'être un fervent serviteur du castrisme, que les députés ont élu jeudi avec 603 voix, soit 99,83 des suffrages.
Dans ses premières déclarations, il a indiqué qu'il entendait « poursuivre la révolution cubaine dans un moment historique crucial […] dans le cadre de l’actualisation du modèle économique. » Ce qui veut dire qu'il ne faudra pas attendre de lui un grand bouleversement s'agissant de la ligne fixée par le Parti.
Pour le spécialiste de l’Amérique latine, Jean-Jacques Kourliandsky, interrogé par Ouest-France, Miguel Diaz-Canel incarne plutôt « un changement de personne, de génération. » « C’est quelqu’un qui a été formé et choisi par le sérail. Et qui est contrôlé par le sérail. Cuba est toujours dans un système de Parti unique où celui qui décide, c’est le chef du Parti communiste et il s’appelle toujours Raúl Castro pour trois ans. »
Un moderne
Voilà qui est clair, et qui ne devrait pas cependant rassurer tous les partisans des reformes sur l'île. Même si, bizarrement, à 58 ans et ingénieur en électronique, Miguel Diaz-Canel a toujours été considéré comme un moderne : il est par exemple pour le développement de l'Internet et une presse plus critique. Et c'est lui qui, dans les années 90, avait donné son onction pour l'ouverture de la boite nuit gay El Mejunje de Silverio, à Santa Clara.