Syrie : les frappes de précision ne suffiront pas

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Les Etats-Unis, la France et le Royaume ont conjointement ordonné le week-end dernier des frappes de précision contre des cibles associées aux capacités d'armes chimiques du dictateur syrien Bachar el-Assad. Pour Donald Trump, l'objectif de ces actions était « d'établir une forte dissuasion à la production, à la dissémination et à l'usage d'armes chimiques».
Il a ajouté : « Cette dissuasion est dans l'intérêt vital de la sécurité nationale » américaine. Plus clairement : cela signifie que s'il a agi ainsi, c'est qu'il y avait une raison irréfragable, que l'Amérique en tant que telle était menacée dans ses fondements.
Ce qui est en partie vrai, si l'on intègre le fait selon lequel le monde est fait d'interdépendances. Ce qui se déroule en Syrie doit nous concerner tous, nous mobiliser tous. Il y va de la paix du monde. Ne pas agir, c'est autoriser toutes les abominations, c'est décerner un blanc-seing à tous les petits tyrans qui pullulent le cosmos. Surtout que là à Douma « le monstre » syrien s'est servi des armes suffocantes - interdites depuis les années 20 par les conventions internationales - pour attenter à la vie des plus fragiles y compris des femmes et des enfants. Il fallait donc faire quelque chose.
350 000 morts en sept ans
Même si on aurait aimé que cela advienne un peu plus tôt, car la guerre qui ravage la Syrie depuis sept ans a déjà fait 350 000 morts. Trop de morts. Tant de vies décimées qu'on aurait pu sauver si la communauté internationale ne s'était pas engluée dans ses résolutions onusiennes, si en 2013 Barack Obama s'était montré plus volontariste à endiguer cette boucherie humaine, faite sous la complicité incontestable de la Russie et de l'Iran.
Maintenant, il faudra activer le feu de la dissuasion quand cela sera nécessaire. Mais cela ne suffira pas. La Syrie a besoin d'une solution politique globale qui lui permettra de se sortir de cet enfer qui est le sien.