Azzedine Alaïa : la mort d’un gentilhomme de la mode

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Le lieu de sa sépulture est désormais connu. C’est à Sidi Bou Saïd, en Tunisie, que reposera, dans quelques heures, et pour l’éternité, le corps d’Azzedine Alaïa. Décédé dans la nuit de vendredi à samedi, ce grand couturier était très aimé.
D’abord par le milieu de la mode parisien qu’il a servi de toute son âme et de toutes ses forces. Puis par ces milliers de femmes qu’il n’a cessé de sublimer et de magnifier à travers ses somptueuses créations. Sans flagornerie, il fut le gentilhomme de l’élégance féminine.
A Paris où il travaillait, il avait son rythme bien à lui. Tout à rebours des classiques défilés de mode qui scandent les saisons. Pour lui, la mode ne devait se soumettre à aucun diktat du temps, à aucune pression commerciale : c’était un rebelle en quelque sorte ! Un rebelle qui prêchait la liberté du créateur. Un rebelle qui avait habillé des femmes aussi distinguées que Michelle Obama, Naomi Campbell…
« Se souvenir de cette petite employée qu'il avait relookée »
D’emblée, on peut les imaginer tristes. Comme Inès de la Fressange, qui l’a bien connu et qui lui rend cet hommage : « Il aimait les femmes, il en avait connu beaucoup, de toutes sortes, et aimait, entre autres, se souvenir de cette petite employée de maison qu’il avait relookée avec juste un petit pull col V et une épingle à nourrice mais aussi à ces grandes bourgeoises des années 60. »
Formé à l’Institut des beaux-arts de Tunis, Azzedine Alaïa était, d’après ses proches, un garçon souriant et généreux. Sans doute le sera-t-il avec le cortège des anges qui l’attendent.