A Charlottesville, une Amérique des valeurs s’est levée

Les tragiques échauffourées de Charlottesville en Virginie attestent qu'en dépit de quelques progrès notables l'Amérique a du mal à se séparer complètement de ses vieux démons. Parmi lesquels figurent bien évidemment le racisme et la discrimination. Deux poisons dont se nourrit habituellement le Ku Klux Klan. Cette vieille association de racistes et de nazillons est le visage hideux du pays de l'Oncle Sam. Elle ne prône que la haine de l'Autre.

La semaine dernière, un de leurs jeunes représentants, James Fields s'est, délibérément, fait un nom dans la rubrique des faits divers : en écrasant, au volant de sa voiture, un groupe de militants anti-racistes qui s’opposait pacifiquement à une manifestation organisée par ses amis suprémacistes blancs. Une hystérie qui, outre quelques blessés, coûta la vie à Heather Heyer. Agée de 32 ans, cette dernière travaillait pour un cabinet d’avocats.

D’après sa maman, « Toute sa vie, Heather a été passionnée par la justice pour tous et l’équité. » « Elle a vu dans la vie de ses amis afro-américains ou gays que l’égalité des droits n’était pas respectée. C’était vraiment important pour elle de parler pour les gens dont la voix n’était pas entendue, de dire les choses quand il y avait de l’injustice. Et c’est ce qu’elle faisait ce jour-là quand elle a été tuée. »

« Tous les hommes ont été crées égaux »

Ce témoignage poignant démontre la rémanence dans le temps d’une Amérique des valeurs. Celle qui reste attachée à l'altérité, à l'humaine fraternité. Celle qui pense que l’idéal américain, inscrit dans la Constitution, et selon lequel « tous les hommes ont été crées égaux », est susceptible encore d’éclairer des consciences. Toutefois, on n’est pas sûr que le locateur actuel de la Maison-Blanche, Donald Trump, ait retenu grand-chose de cette intuition, si chère aux Pères fondateurs. Sinon, dans cette affaire de Charlottesville, il n’aurait jamais renvoyé dos à dos les hystériques du Ku Klux Klan et les manifestants qui étaient là (...) pour les combattre avec les seules armes de la non-violence.