Venezuela : Maduro a réussi son pari

Malgré des manifestations, des blocages, des violences, il y aura bien une Constituante au Venezuela. Ainsi en ont décidé les électeurs, lors d’un scrutin (déjà contesté) où il n’y avait vraiment pas de suspense. Tout le monde – du moins les fins connaisseurs de la scène politique vénézuélienne - savait que son architecte principal (Nicolas Maduro) allait réussir son pari.

Celui de voir la terre d'Hugo Chavez se doter d’une Assemblée constituante pléthorique (545 membres en feront partie). Avec une double tâche : premièrement, fabriquer une nouvelle constitution ; deuxièmement, piloter la nation pour une période indéterminée. De plus, les pouvoirs qui lui sont conférés seront au-dessus de ceux existant à présent, y compris ceux exercés par le chef de l’Etat lui-même. Dans un pays au bord de l’effondrement économique et social.

Entorse institutionnelle 

Et où l’opposition, majoritaire au Parlement et réunie au sein de la Table de l’unité démocratique, a passé des semaines, des mois à protester contre ce souhait présidentiel. Qu’elle considère comme une entorse institutionnelle inopportune, illégale, antidémocratique. Pour elle, Maduro a trouvé, là, la bonne entourloupe pour frauder, proroger son mandat présidentiel qui s'achève fin 2018 et asseoir un régime à la cubaine.

Sauf qu’entre-temps, il y eut à Caracas et dans plusieurs endroits du pays, des milliers de blessés, une centaine de morts...