L’exil de Yahya Jammeh en Guinée équatoriale

Soulagement chez les Gambiens. Après plusieurs semaines d’incertitude et de malaise, leur ex-président, Yahya Jammeh, a finalement accepté de quitter le pouvoir. De s’exiler à Malabo. Pour enfin laisser les rênes du pays à Adama Barrow – vainqueur de la dernière présidentielle. Comme quoi il faut croire aux vertus de la diplomatie, du dialogue et de la persuasion. Car c’est grâce aux missi dominici de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), en l’occurrence les présidents guinéen et mauritanien Alpha Condé et Mohamed Ould Abdel Aziz, que la crise politique gambienne va enfin connaître son épilogue.
Cela est heureux ! A un moment où l’on a craint que l’intransigeance de Yammeh supplée à la raison, que son obstination échevelée conduise son pays vers le chaos. D’autant que quelques semaines plus tôt, il avait surpris et bluffé tous les observateurs en reconnaissant lui-même sa défaite face à M. Barrow avant de se raviser. Un geste qui ressemblait à des petites comédies truffées d’incongruité et d’entourloupes.
Le charme de la démocratie
Le charme de la démocratie éclate lorsque toutes les parties qu’il implique respectent scrupuleusement ses exigences, les règles du jeu. Cet axiome doit retentir partout en Afrique, pas seulement en Gambie ! Surtout que, là, on était dans le scénario d’un président qui aura passé plus de vingt ans à diriger sans partage une enclave, qu’entoure vigoureusement le Sénégal. Le moment était donc venu de céder la place à quelqu’un d’autre.
Pour offrir à la Gambie un nouveau cap, une nouvelle vision susceptible de soigner tous ses maux. Ces maux qui s’appellent le sous-développement, la pauvreté, le chômage.