Centrafrique : le nouveau cardinal est un artisan de paix

Africains | Publié le 20 novembre 2016 à 15h39
Le pape François a remis hier une barrette cardinalice à dix-sept nouveaux cardinaux dont Mgr Dieudonné Nzapalainga. Ce spiritain de 49 ans est connu pour ses efforts considérables permettant à la Centrafrique de vivre pacifiquement.

C’est en pleine brousse centrafricaine que Dieudonné Nzapalainga a appris son élévation au cardinalat alors qu’il procédait à l’installation d’un nouveau curé. Une nouvelle qui a provoqué chez les Centrafricains un sentiment de joie et de fierté. «Les gens étaient tellement heureux qu’on avait l’impression qu’on avait gagné la coupe du monde », dira Mgr Nzapalainga.

En effet, être cardinal est loin d’être une affaire de « coupe de monde ». C'est d'abord un haut service spécifique que l’Eglise confie à certains de ses membres pour la diffusion de son Evangile. Et ce, jusqu’au martyre, jusqu’à l’effusion du sang : c’est pourquoi est pourpre l’habit que porte le nouveau cardinal Nzapalainga. A 49 ans, ce jeune spiritain fait désormais partie de ce qui constitue le Sénat du catholicisme romain. Que le pape François tente, depuis son élection au souverain pontificat, de booster, d'innover, en distinguant ces pasteurs qui incarnent mieux les fameuses périphéries existentielles et géographiques : là où tant d’âmes attendent de l’Eglise son message de miséricorde et d’espérance. De consolation et de paix.

Ambiance génocidaire

Ce dernier vocable revêt une importance capitale pour Dieudonné Nzapalainga dont le pays était jusque-là divisé, pris en otage par des milices belliqueuses et vindicatives. Il a fallu l’intervention de la communauté internationale, des hommes de paix comme lui, pour que les armes se taisent dans ce pays, pour qu’on n’assiste pas à une ambiance génocidaire. Mais qu’on ne s’illusionne pas : tout n’est pas encore parfait dans cette contrée pauvre, malgré l’annonce du retrait, il y a quelques semaines, des troupes françaises de Sangaris.

Ainsi, le défi urgent auquel devra s’employer le nouveau cardinal – le premier qu’ait connu la Centrafrique - sera de construire une nation franchement pacifiée et réconciliée. Pour cela, il peut, d’ores et déjà, compter sur la précieuse aide de ses amis religieux, protestants et musulmans, qui sont venus, nombreux à Rome. Pour l’applaudir.

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